13 janv. 2017

LA RELIGION EN PHILOSOPHIE


La religion est une réalité sociale qui prend aujourd’hui une proportion de plus en plus inquiétante. Que signifie-t-elle ? Et quels sont les problèmes que sa pratique soulève dans notre monde contemporain ?

Définition

D’après Auguste Comte, le mot religion viendrait du verbe latin "religare" qui signifie relier en français. En ce sens elle aurait pour fonction de :
« Rallier toutes les individualités » de constituer le lien qui unit les fidèles dans une communauté de croyance et de rites. Pour le sociologue Emile Durkheim disciple de Comte, c’est justement ces rites et croyances qu’alimentent les mythes qui servent avant tout à renforcer la solidarité des groupes, mais Cicéron dans l’antiquité avait jadis proposé une autre étymologie : "Religio" qui s’oppose à "Reglegere" comme le soin et le respect à la négligence et à l’indifférence. C’est en se fondant sur une telle étymologie qu’on comprend toute l’importance qu’on accorde au sacré par opposition aux profanes dans le domaine religieux à ce propos on sait quel soin et quel intérêt le bon chrétien et le bon musulman accordent respectivement à la Bible et le Coran. Ce respect et ce scrupule qu’on a pour la chose sacrée dans le domaine religieux et la preuve que l’idée religieuse est étroitement liée à la notion de surnaturelle. C’est à cette idée que la vraie signification des choses est au-delà du réel, qu’il existe un arrière monde auquel le croyant peut dans certaines conditions être initié.
Ainsi la religion qui est à la fois issue de deux étymologies différentes et complémentaires ne relie les hommes entre eux qu’en les reliant à une autre réalité d’un autre ordre, le surnaturel qui les dépasse et qu’il faut vénérer et adorer.

Religion et vie en société

Dans la vie en société, la religion jouit à la fois d’un préjugé favorable et d’un préjugé défavorable, elle avait donc ses défenseurs et ses détracteurs. Mais quelque soit le sentiment qu’on éprouve pour elle, on ne peut lui contester l’assise confortable et pérenne qu’elle s’est faite aujourd’hui.


· Religion comme institution à caractère moral

La religion pour la société est d’abord un dogme fondé sur la révélation dont la Bible et le Coran servent de pièces à conviction pour ce qui est des religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islam). Elle est aussi un ensemble de pratiques qui se traduisent par l’adoration, le culte, les cérémonies et les rites, les sacrements, les prières, les pèlerinages et même les fêtes chômées, etc. La religion vue sous cet angle vise un idéal de comportement devant aider les hommes à réaliser une société ou règnerons la solidarité, l’amour et surtout la paix. C’est en cela que la religion pour la société est une morale. Une morale dont la traduction la plus manifeste est l’amour du prochain qui dans un élan de grâce amène les riches à venir au secours des indigents, soit en faisant l’aumône soit en créant des œuvres de bienfaisance comme des hôpitaux et des cantines populaires. Incontestablement la religion en prêchant et en mettant en pratique l’amour du prochain a une valeur inestimable. Elle atteint par ses bonnes paroles l’homme au plus profond de son être même le plus endurci. Elle est donc capable de transformer radicalement un homme et de le discipliner jusqu’à ce qu’il devienne un homme responsable, conscient et soucieux de son avenir et de celui de la nation qui l’a vu naitre. On sait quel effet la religion a eu sur le très controversé Malcom X lorsque le destin lui fait découvrir dans sa vie carcérale l’islam qu’il adopta et pratiqua avec ferveur. On sait également quelle influence les prédications, les prêches, les campagnes d’évangélisation ont sur le comportement de bon nombre de fidèles. Combien de fois n’avons-nous pas vu des débauchés, des femmes de mauvaise vie devenir à la grande satisfaction de leurs proches des gens respectables qui forcent désormais l’admiration.
Enfin la religion, il ne faut pas l’oublier représente pour la société une Eglise, une Mosquée, un Temple, une Synagogue avec d’un côté le Pape, les Cardinaux, les Evêques, les Prêtres, les Pasteurs, les Rabbins, les Imams et d’un autre côté le corps des fidèles qui considèrent ces lieux de cultes et ces hommes comme les supports sans lesquels aucune religion ne peut être fonctionnelle.
C’est pourquoi la religion au-delà de sa relation avec le surnaturel et le sacré est comme une institution à caractère moral, solidement implantée ayant ses règles, ses principes et ses principaux acteurs qui veillent à sa pérennité.
Son influence dans la société des Hommes est telle qu’elle a fini par devenir un enjeu politique, un moyen extrêmement efficace pour assouvir ses ambitions mêmes les plus démesurées. Et c’est justement pour cette raison qu’on ne peut s’empêcher de la mettre en question.

· La religion en question
La religion est certes un ensemble de croyances ; mais elle nous renvoie aussi à des pratiques, à des rites, à des comportements moraux. Or ces pratiques même peuvent souvent semblées bien étrange à ceux qui les observent de l’extérieur ? Comment comprendre qu’on puisse estimer souhaitable, voire même nécessaire de se mortifier, de se faire souffrir, d’affaiblir son corps et même son esprit au nom d’une purification ? Comment comprendre qu’une divinité puisse prendre plaisir à notre peine et à notre impuissance alors qu’elle est bonté et miséricorde ?
Comment comprendre qu’on puisse prescrire à des hommes une obéissance aveugle et les persécutés au nom du bien jusqu’à la mort s’ils désobéissent ?
Beaucoup de rites, de cultes semblent n’être que des limites arbitraires, instituées...

Dieu et la religion

L’idée de Dieu suggère l’idée de puissance ou d’être supérieur. Il est perçu comme un être éternel, créateur, maître de l’univers, l’incarnation de toutes les perfections.
La perception de Dieu varie selon qu’on se situe dans la perspective des religions monothéistes c’est-à-dire la reconnaissance d’un seul Dieu (et nous citons les religions comme Christianisme, Islam) ou dans celle des religions polythéistes c’est-à-dire la croyance en une pluralité de dieux (polythéisme grec, les religions traditionnelles au Bénin).
Dans les pratiques quotidiennes, Dieu n’est pas seulement le créateur, Il est surtout le législateur, celui qui demande aux Hommes d’obéir à ses commandements. Pour leurs donner force, sa justice sanctionne le respect ou le non-respect de ses ordres : Dieu juge, punit et récompense. La croyance en Dieu canalise certaines passions ou certains débordements.
Aujourd’hui, on note une floraison de religion, mais cela ne doit pas nous conduit au fanatisme religieux (zèle passionné pour une religion) et à l’intolérance. Pour cela chacun doit faire preuve d’acceptation de l’autre afin de garantir la paix dans la société. On doit faire attention pour que la religion ne devienne source de tension et de violence.

Et vous, que pensez-vous de la religion ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire